Premier jour de la nuit

Le 24 octobre prochain aura lieu le premier Jour de la Nuit. A un mois de l’évènement, plus de 100 manifestations sont d’ores et déjà programmées en métropole et territoires d’outre-mer et une dizaine de nouvelles animations sont actuellement référencées chaque jour. Collectivités locales et associations de terrain se mobilisent massivement afin de réussir cette opération de sensibilisation aux conséquences de la pollution lumineuse.

Sorties nature, observation des étoiles, soirées-débat, découverte de la biodiversité nocturne, extinction des lumières sont quelques unes des activités proposées au grand public et référencées sur le site du Jour de la Nuit : www.jourdelanuit.fr

A ce jour, 42 villes dont Lyon, Lille, Rouen ou Nancy se sont engagées à éteindre certains éclairages de bâtiment, voire l’ensemble des éclairages publics, permettant ainsi de réduire la pollution lumineuse, de faire baisser leur facture énergétique ainsi que leur bilan carbone.

Le grand nombre d’animations déjà programmées le 24 octobre prochain démontre l’intérêt porté par les associations et les collectivités locales à la préservation de l’environnement nocturne. Les structures partenaires de cet évènement espèrent, au travers du Jour de la Nuit, mettre un coup d’arrêt à la multiplication des points lumineux qui dégradent significativement la nuit noire (source d’émerveillement) et menacent l’habitat écologique de la biodiversité nocturne.

Pour Clara Osadtchy, coordinatrice des campagnes d’Agir pour l’Environnement, « avec ce premier Jour de la Nuit, nous espérons mettre un « coup de projecteur » sur cette pollution lumineuse qui a crû de plus de 30 % en dix ans ! »

Cette opération est initiée par Agir pour l’Environnement, l’Association pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes (ANPCEN) et 15 autres organisations dont l’Association des Maires de France et elle est soutenue par le Ministère du développement durable.

* Organisateurs du Jour de la Nuit : Organisateurs du Jour de la Nuit : Agir pour l’Environnement, l’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturne, l’Association des Maires de France, l’Association Française d’Astronomie, le Comité de Liaison des Energies Renouvelables, les Eco Maires, la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels, la Fédération des Parcs naturels régionaux de France, la Fédération des Clubs Connaître et Protéger la Nature, les FRANCAS, la Ligue de l’enseignement, Natureparif, le Réseau des Grands Sites de France, le Réseau Ecole et Nature, Réserves Naturelles de France et Rivages de France – avec le soutien du Ministère en charge de l’écologie.

La nuit en voie de disparition
Depuis une cinquantaine d’années, l’alternance jour/nuit tend à s’estomper. La multiplication
des points lumineux est spectaculaire : en 10 ans, le nombre de points lumineux a augmenté
de 30% et s’élève aujourd’hui à 8,7 millions de points. La situation ne cesse d’empirer
puisque la pollution lumineuse continue à augmenter de 5% par an en moyenne. Résultat :
insidieusement, l’obscurité s’éclaire de plus en plus, créant un effet de voile, un halo lumineux
qui estompe la voûte céleste, fragilise la biodiversité nocturne et entraîne un gaspillage
énergétique qui va croissant.

Nous assistons en effet à une véritable course à l’éclairage dans les villes et les campagnes :
l’éclairage public devient de plus en plus systématique et permanent, les panneaux publicitaires
et néons en tout genre fleurissent un petit partout, les illuminations de Noël ne cessent
d’augmenter…

Une nouvelle forme de nuisance
environnementale est donc en train
d’apparaître et commence tout juste à être
reconnue : la « pollution lumineuse ».
Introduite par les astronomes qui ont été les
premiers à y être confronté, cette
expression, désigne la dégradation de
l’environnement nocturne par émission de
lumière artificielle.
La pollution lumineuse se perçoit
principalement sous 3 formes :
· le halo lumineux
· la lumière éblouissante
· la lumière envahissante ou intrusive

Le Jour de la Nuit, le 24 octobre 2009
Agir pour l’Environnement, en partenariat avec 17 structures
nationales et le soutien du Ministère de l’Ecologie, de l’Energie,
du Développement durable et de la Mer, a lancé l’idée d’un
premier « Jour de la Nuit ». Pour la première fois, des structures
venant de domaines d’action divers (associations de protection
de l’environnement, naturalistes, d’éducation populaire,
d’astronomie, du domaine de l’énergie, associations d’élus)
travaillent ensemble autour de cet enjeu crucial qui est la
préservation de la nuit.

Cette initiative
originale est ouverte à tous : toutes les animations
sont les bienvenues du moment qu’elles s’inscrivent
dans les objectifs et modalités du Jour de la Nuit
(traduits dans la charte à signer au moment de
l’inscription). Cette journée symbolique s’adresse aux
collectivités locales, associations et citoyens. Les
opérations devront au moins comporter l’un des
aspects suivants : protection et valorisation de
l’environnement nocturne, observation du ciel étoilé,
économies d’énergie en matière d’éclairage.
Cette opération s’inscrit dans une démarche positive et participative. Son succès repose en effet
sur la mobilisation des acteurs de terrain et sur leur envie de s’emparer de l’événement.
Le 24 octobre, fêtez la nuit !
A l’occasion du Jour de la Nuit, le grand public sera invité à participer à des activités partout en
France : sorties nature et astronomiques, balades nocturnes, conférences-débat, expositions
sur la pollution lumineuse… Par ailleurs, de nombreuses villes éteindront symboliquement une
partie de leur éclairage public pour permettre l’observation du ciel étoilé et montrer leur volonté
de préserver l’environnement nocturne.
Une carte de France des activités et villes participantes est mise en ligne dès aujourd’hui sur le
site internet www.jourdelanuit.fr
Objectifs
· marquer un temps fort pour une meilleure
reconnaissance de la pollution lumineuse et de la
nécessité de protéger la nuit
· sensibiliser le grand public aux impacts de la pollution
lumineuse (disparition de biodiversité nocturne, de la
volute céleste, économies d’énergie)
· renouer un lien avec la nuit en faisant découvrir et aimer
ses multiples beautés
· exprimer sa détermination à faire face aux enjeux
climatiques et à la nécessité d’économiser l’énergie, à
quelques semaines du sommet de Copenhague sur le
climat

Un événement d’actualité
· 2009, année mondiale de l’astronomie
L’année 2009 est décrétée par l’UNESCO Année mondiale de l’astronomie
(AMA 2009). A cette occasion sont organisés de nombreux évènements et
manifestations portant sur l’observation du ciel étoilé et sur la nuit. Quelques
manifestations majeures : les 100 heures de l’astronomie (02 au 05 avril), la
Nuit des étoiles (24 au 26 juillet), les Nuits galiléennes (23 et 24 octobre).
D’autres évènements concernent cette thématique : la Nuit de la Chouette,
lancée par la Ligue pour la Protection des Oiseaux le 14 mars et la la Nuit
de l’Obscurité, organisée par les réseaux associatifs belges le 28 mars,
également date du Earth Hour (60 minutes pour la planète) piloté par le
WWF.
· la pollution lumineuse, une des thématiques du Grenelle Environnement
La question des nuisances lumineuses a été soulevée lors des tables rondes du Grenelle
Environnement.
La loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle Environnement
(Grenelle 1) précise que « les émissions de lumière artificielle de nature à présenter des
dangers ou à causer un trouble excessif aux personnes, à la faune, à la flore ou aux
écosystèmes, entraînant un gaspillage énergétique ou empêchant l’observation du ciel nocturne
feront l’objet de mesures de prévention, de suppression ou de limitation ».
Ces dispositions seront précisées dans le cadre du projet de loi portant engagement national
pour l’environnement (Grenelle 2) qui sera examiné par le parlement à la mi-septembre.
L’organisation du Jour de la Nuit viendrait renforcer la médiatisation de cette actualité politique
nouvelle, en vue d’en assurer la prise en compte dans le processus réglementaire du Grenelle
de l’environnement.

· Sommet de l’ONU sur le climat à Copenhague
En décembre 2009 se tiendra à Copenhague le Sommet de l’ONU sur le climat, qui fera suite au
protocole de Kyoto. Face à l’urgence climatique, les décideurs mondiaux seront invités à
s’entendre pour se donner des objectifs ambitieux de réduction des gaz à effet de serre. Ce
sommet est crucial pour l’avenir climatique de l’humanité.
Pourquoi le 24 octobre ?
Cette date correspond à d’autres évènements qui s’articulent avec le Jour de la Nuit.
· Les Nuits galiléennes, le 23 et 24 octobre :
manifestations astronomiques dans toute la France,
permettant d’observer Jupiter et ses satellites, à
l’occasion du 400ème anniversaire de l’observation du
ciel par Galilée.
http://www.afanet.fr/
· Date du passage à l’heure d’hiver
· 3ème Congrès national sur la pollution lumineuse et du changement d’heure, à
Fleurance dans le Gers, organisé notamment par l’ANPCEN
http://www.fermedesetoiles.com/congres-pollution-lumineuse.php –
· 350.org, action mondiale de lutte contre le réchauffement climatique autour du chiffre
350, symbole qui représente la sécurité climatique
http://www.350.org/fr

Activités inscrites et villes participantes
Au 13 octobre 2009, plus de 230 manifestations sont enregistrées et proposées au grand
public : sorties nature, astronomiques, expositions etc. Plus de 100 villes organisent des
extinctions de leur éclairage public, dont Lille, Lyon, Bordeaux, Besançon, Nancy et Rouen.
Plusieurs d’entre-elles prévoient l’extinction complète de leur éclairage durant toute la nuit.