La finale de la coupe du monde contestée devant la justice
7 décembre 2006Un collectif d’associations françaises a contesté, jeudi 7 décembre, au tribunal de Paris, le résultat de la finale de la Coupe du monde de football en remettant en cause les conditions de l’expulsion de Zinedine Zidane. Avec une nuée de caméras de télévision devant la salle d’audience, le président du tribunal, Jean-Claude Magendie, a examiné l’affaire en référé lors d’une audience publique et mis sa décision en délibéré au 15 décembre.
Le dossier a juridiquement peu de chances d’aboutir. La Fédération française de football (FFF) et la FIFA étaient assignées par un Collectif national pour la vérité sur la finale de la Coupe du monde 2006 et une association Justice Mondial 2006, domiciliés à Paris, qui se disent composés d’éducateurs et de supporteurs de l’équipe de France. Les organisations demandent à la justice parisienne de procéder à une enquête et à des auditions des protagonistes du match France-Italie, prélude à une hypothétique demande d’annulation pour vice de forme du résultat de la finale gagnée aux tirs au but par les Italiens.
LE RÔLE DE LA VIDÉO EN QUESTION
L’avocat des associations, Me Mehana Mouhou, a plaidé que Zidane avait été expulsé après l’utilisation par les arbitres d’un enregistrement vidéo du match, ce qui est, si c’est établi, illicite. Après avoir donné un coup de tête à la 107e minute au joueur italien Marco Materazzi, le numéro 10 des Bleus avait été expulsé par l’arbitre espagnol Horacio Elizondo à la 110e minute du match.
« Cette mesure d’expulsion n’est régulière que si le quatrième arbitre, qui a porté à la connaissance de l’arbitre principal cet incident, a vu directement le capitaine de l’équipe de France donner un coup de tête », a soutenu l’avocat. Il demande une enquête afin de déterminer si l’arbitre principal a eu connaissance directement de l’incident. « Il est établi que M. Luis Medina Cantalejo, le quatrième arbitre, n’a pas signalé immédiatement l’incident à l’arbitre principal », dit-il.
François Viterbo, avocat de la FIFA, et Benjamin Peyrelevade, pour la FFF, ont estimé que la demande était juridiquement irrecevable, le tribunal de Paris n’étant pas compétent selon eux pour un match s’étant déroulé en Allemagne. Benjamin Peyrelevade juge la demande fantaisiste et qu’il s’agit d' »un coup de publicité d’un avocat pour se faire connaître ». La FFF n’a pas introduit de demande devant d’autres instances, notamment sportives, pour contester le résultat de la finale, soulignent les avocats.
Source : Le monde