Claude Berri : un pan du cinéma français en réanimation
12 janvier 2009Dans la nuit du samedi 10 à dimanche 11 janvier, l’hôpital de la Salpêtrière (Paris) a annoncé que Claude Berri avait été admis dans son service de réanimation chirurgicale. Quelques précisions préoccupantes ont été apportées depuis : Claude Berri est dans un « état neurologique très sévère », et il souffre d’un hématome intracrânien. Depuis cette annonce, l’hôpital de la Salpêtrière n’a plus communiqué. Un nouveau point sera fait dans la journée.
A 74 ans, Claude Berri est un pilier du cinéma français, tant d’un point de vue culturel qu’économique. Autodidacte, il a fait ses débuts de comédien au théâtre Caumartin avec Jacques Pierre et Jacques Ruisseau, puis au cinéma avec Claude Autant-Lara dans « Le Bon Dieu sans confession » (1953).
C’est toutefois comme réalisateur puis comme producteur que Claude Berri a particulièrement marqué le cinéma français. Il a notamment réalisé « Jean de Florette » (1986) et « Manon des Sources » (1986), ou, plus récemment, « Lucie Aubrac » (1996) et « Ensemble, c’est tout » (2006). Ce dernier film de Claude Berri avait d’ailleurs été marqué par son premier accident vasculaire cérébral.
Producteur, Claude Berri a aussi bien soutenu des films populaires, comme le récent « Bienvenue chez les Ch’tis » de Dany Boon (2008) ou « Astérix et Obélix contre César » de Claude Zidi (1999), que des films d’auteur comme « Amen » de Costa-Gavras (2002), « Les Sentiments » de Noémie Lvovsky (2003), ou « L’Enfance nue » (1970) de Maurice Pialat.
Claude Berri a également participé à la vie intitutionnelle du cinéma français en occupant la présidence de la Cinémathèque française de 2003 à 2007, dont il a démissionné pour « raisons personnelles », probablement liées à sa santé. Ses proches (dont l’acteur producteur Thomas Langman) n’ont donc malheureusement pas été surpris par la nouvelle de son admission aux urgences de la Salpêtrière.
Grand amateur d’art contemporain, Claude Berri était à l’initiative de l’ouverture de l’Espace Claude Berri en mars 2008, afin, avait-il déclaré, « de montrer des artistes que je ne connais pas » .