A Annecy, tout le monde ne veut pas des JO 2018
4 février 2009Même si près de 82% des habitants d’Annecy se sont déclarés favorables à la candidature des Jeux Olympiques d’hiver en Haute-Savoie en 2018, un collectif s’est formé pour rappeler que les Jeux Olympiques peuvent être une source de nuisance importante pour la ville et sa population.
Parmi leurs arguments, il rappellent que l’événement sera une source importante de pollution et de bétonnage de la ville. Ils insistent également sur l’aspect financier, en précisant que la plupart des villes qui ont organisé des Jeux Olympiques ont connu d’importantes dettes par la suite.
Vous pouvez retrouver leurs explications plus largement expliquées sur leur site et dans leur tract :
Habitants d’Annecy et de Haute-Savoie, nous nous opposons à la candidature d’Annecy aux Jeux Olympiques de 2018. Nous dénonçons la propagande municipale menée par le maire Jean-Luc Rigaut et soutenue par le Conseil Général. Non, la population est loin d’être unanime pour soutenir ce projet lourd de conséquences pour les Annéciens et les Hauts-Savoyards.
Un coût exorbitant
Pour ne parler que de la candidature : 1er coût estimé, pour la période de septembre à mars 2009, 1 million d’euros ; prévision déjà portée à 1,4 million. Si Annecy est retenue comme ville candidate française, ce seront 4 millions d’euros qui seront engagés de mars 2009 à juillet 2010…
Pour l’organisation des jeux de Vancouver 2010, un surcoût de 23% est déjà prévu ; le seul budget sécurité étant multiplié par 3 !
Les J.O. de Grenoble de 1968 ont été remboursés via l’augmentation des impôts locaux jusqu’en 1995. Albertville accuse au moins 40 millions d’euros de déficit pour ceux de 1992.
Une urbanisation démesurée
La surfréquentation des rives du lac pose déjà problème : ce lac est-il encore « le plus pur d’Europe » ? La réalisation de l’autoroute Annecy-Genève donne déjà lieu à une urbanisation effrénée le long de cet axe. Le trafic de camions fait monter le taux de pollution dans la vallée de l’Arve. Les J.O. vont accélérer la réalisation de fausses solutions (tunnel sous le Semnoz), générer des infrastructures qui ne régleront pas le problème du logement, notamment du logement social, et marquer une étape vers la réalisation du Sillon Alpin, continuité urbaine de Genève à Valence sur 220 km.
Des conséquences écologiques désastreuses
L’objectif affiché par la Ville est celui de Jeux « zéro carbone ». On évaluerait chaque élément du projet selon le critère du bilan carbone prévisionnel pour choisir l’option la moins polluante et compenser ce qui ne peut être techniquement supprimé. Or ces calculs ne tiendront pas compte de tous les vols internationaux puisque les coûts seront calculés seulement à partir des aéroports de Genève et Lyon. Un exemple parmi d’autres pour démolir l’alibi écologique de ces jeux…
A cause du réchauffement climatique, la tenue de J.O. en 2018 passera par un enneigement artificiel. Et donc la systématisation des canons à neige impliquant lacs artificiels, gaspillage d’eau et d’électricité, perturbation des cycles naturels et dégâts sur le paysage.
Le mythe de la croissance économique
A en croire les décideurs et les chefs d’entreprise locaux, les J.O. assureraient le dynamisme et la croissance de la région pour devancer la concurrence mondiale. C’est vite oublier que les tenants du business olympique ne se préoccupent guère de l’économie locale! Au même moment, l’entreprise Salomon a stoppé sa production en France… D’autre part, avons-nous envie et besoin d’être concurrentiels dans la compétition mondiale ? L’épanouissement d’une région passe-t-il forcément par la croissance économique et ses ravages ?
Nous n’adhérons pas à cette vision de l’olympisme
« L’idéal olympique », c’est l’argent, la publicité, les droits télévisuels, les partenaires commerciaux, les lobbys. C’est la loi du plus fort, tous les moyens étant bons pour des performances douteuses. C’est la police et l’armée partout, encore plus de contrôles. De Berlin à Pékin, « l’idéal olympique » s’est accordé à toutes les dictatures.
Non, nous ne croyons pas qu’à Annecy les J.O. seront moins chers et plus propres.
Au nom du sport, de la dignité et de la liberté, nous nous opposons à la candidature d’Annecy.