63 journalistes tués dans le monde en 2005
3 mai 2006Selon le rapport annuel de Reporters sans frontières (RSF), 2005 a été l’année la plus meurtrière pour la presse depuis 10 ans. Le rapport recense au moins 63 journalistes et 5 collaborateurs des médias tués dans le monde en 2005. Ce rapport est publié dans le cadre de la 16e journée internationale de la liberté de la presse, qui se tient ce mercredi 3 mai 2006.
Le rapport de RSF parle également d’au moins 807 journalistes interpellés, 1300 agressés ou menacés et un millier de médias censurés en 2005. Près d’1/3 de la population mondiale vivrait dans un pays où la liberté de la presse est inexistante, comme par exemple au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique.
Le nombre de journalistes tués en 2005 est le plus élevé depuis 10 ans. 1995 avait en effet été une année noire de l’islamisme radical algérien. RSF souligne que « aujourd’hui, dans certains pays comme le Bangladesh, les Philippines, le Nigeria ou le Mexique, la violence fait partie du quotidien des journalistes.«
Pour l’année 2006, ce sont déjà 16 journalistes et 6 collaborateurs des médias qui ont été tués. A l’heure actuelle, 120 journalistes et 56 cyberdissidents sont emprisonnés. RSF de rappeler qu’aucun média n’échappe à la censure, pas même sur Internet. Et d’expliquer : « A ce jeu-là, la Chine conserve une longueur d’avance, mais d’autres nations rattrapent leur retard« .
Le Moyen-Orient a été la zone l plus meurtrière du monde en 2005, avec 27 journalistes tués en 2005. « L’insécurité qui règne en Irak en est la principale raison« , avec 24 des 63 journalistes tués tombés dans ce pays. La Libye, l’Iran, la Tunisie, la Syrie et l’Arabie saoudite font partis des pays « les plus répressifs de la planète« , « les gouvernements exercent un contrôle absolu sur l’information« .
Selon RSF, l’Union Européenne (la France, l’Italie, la Belgique et la Pologne) a vu un nombre élevé de perquisitions et de convocations de journalistes, sommés de livrer le nom de leurs sources à la police. « Alors que la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme considère que ‘la protection des sources journalistiques est l’une des pierres angulaires de la liberté de la presse, plusieurs Etats membres ont multiplié les atteintes à ce principe essentiel« .
Parmis ce tableau noir, RSF annonce aussi des bonnes nouvelles : « en Inde, dans la province indonésienne d’Aceh et dans certains pays d’Amérique centrale, les médias travaillent de plus en plus librement » et le Mexique » »a mis en place un parquet fédéral spécial pour enquêter sur les attaques contre des journalistes » » ».
RSF publie un album de photographies, Gilles Caron pour la liberté de la presse, vendu 8,90 euros au profit des 120 journalistes actuellement emprisonnés dans le monde.
Reporters sans frontières Gilles Caron : Pour la liberté de la presse 8.9 € |